Créateur dans le chaos
Eric cherche, il esquisse les traits de son aventure au gré de l’inspiration et des rencontres du moment. Dans les années 1980, alors en poste chez Kodak, il s’investit pleinement et devient Directeur commercial du pôle national. Manager de ses anciens collègues, il ajoute sa touche créative en organisant des séminaires et des ateliers collectifs, une habitude alors peu commune dans le management. Eric redessine l’équipe, la stimule, la composition tient. D’autres expériences riches en entreprise suivent mais il se retrouve petit-à-petit devant le dilemme : « Quel est le sens de tout cela ? Ai-je vraiment envie dépendre de la décision d’un autre ? »
En 2001, son ami René Robert lui propose de faire œuvre commune en rejoignant le cabinet Renaissance spécialisé dans le recrutement et la formation en management. Eric accepte, il se laisse porter par cet ami en qui il a pleinement confiance. « En complément d’une mission classique, des clients me demandaient souvent du coaching. Franchement, à cette époque, ça m’intéressait mais je ne savais pas trop ce que c’était vraiment et comment il fallait faire. Pour moi, tout se joue dans le questionnement et l’intervention ciblée. » C’est surtout en 2006 que cette inspiration devient une révélation, une Direction de la Française des Jeux fait appel au cabinet pour développer certains de ses managers et Eric comprend : son art est bien le questionnement et le coaching devient une toile sur laquelle il s’exprime. S’ensuit une belle complicité avec le client : « En 18 ans, j’ai accompagné en individuel et/ou en collectif l’ensemble des managers de cette Direction ! Ensuite d’autres Directions sont arrivées. J’aime travailler dans la durée, avec confiance et fidélité. » Eric est fier de voir qu’il est capable d’aider en toutes circonstances.
Alors tout prend forme, le coaching fait désormais partie du tableau. En 2006, Eric rencontre Jérôme Curnier, fondateur de l’école de coaching Institut Maïeutis. De supervision en supervision, il s’inspire, il ajoute de nouveaux outils à sa palette d’accompagnant et redessine les modèles d’intervention. Vice-président du CJD Marseille (Centre Jeunes Dirigeants), il en fait une scène d’expression pour ses membres, allant même jusqu’à proposer des interventions théâtrales pour faire vivre leurs idées. Les années passent et Eric crée, il déploie son geste et affûte sa griffe avec son sens du questionnement et son goût pour les process simples et utiles. Cinq années de révolutions qui l’amènent à une rencontre qui va faire évoluer sa vie professionnelle.
En 2011, il découvre Caroline Couturier, le talent complémentaire au sien. Ensemble, ils s’associent et développent le cabinet Renaissance pour en faire une fresque colorée et explosive. Leurs clients en redemandent et des partenaires haut en couleurs font leur apparition. C’est avec elle qu’Eric exploite la touche personnelle qui fait de lui un créateur dans le chaos, un rebelle structuré : « Rebelle parce que je suis toujours en guerre contre les façons de faire classiques. Structuré parce que j’ai besoin de créer mes propres modèles. » Et les exemples ne manquent pas : « Pour le livre « Osez l’amour de soi », j’ai décrypté tous les concepts autour de l’estime et de la confiance en soi afin d’en faire un modèle pour le plus grand nombre. […] Mon travail sur les croyances limitantes ? J’en ai fait un roman de développement personnel avec Caroline ; « C’est la vie » est écrit à quatre mains et nous en avons même fait une pièce de théâtre. » Eric ne cesse de transformer, il crée sans arrêt. « L’arrivée d’Isabelle dans l’équipe me nourrit aussi, elle apporte un grain de folie qui nous permet d’aller encore plus loin dans nos idées. » Grâce à son pas de côté, Eric contemple, il voit le cabinet qui grandit, l’œuvre vit par elle-même.
Aujourd’hui, l’artiste a intégré son geste pour incarner son flow. « Je suis dans le lâcher-prise . Je peux improviser parce que je maîtrise mes modèles, je connais mes capacités et mes limites, j’ai vécu un grand nombre de situations, ce qui amène encore plus d’efficacité. Je laisse venir à moi, je ne suis plus à la recherche absolue de nouveau projet comme j’ai pu l’être toutes ces années. » Toujours en activité et avec l’œil pétillant et interrogateur, il a fait du chaos sa plus grande source d’inspiration. « Comment vous dire… Imaginez un nageur. Il se lance et avance dans la mer pour atteindre une île. Très vite, il atteint un point de non-retour et ne peut rebrousser chemin. Eh bien c’est là, au moment précis où le doute et la peur s’installent que je ressens de la tranquillité. » Eric n’a plus rien à prouver, il suit sa voie interne, le flow dans le chaos.